Concerts avec Mon Pays

 

2019 et 2022 : Concerts en collaboration avec le choeur Mon Pays

 

La Geste des saisons, extraits

Soliste : Michel Simonet
Paroles : Martine Collaud
Musique : Pierre François Cohen
Arrangement : Fabien Volery
Textes tirés du livre « Une rose et un balai » : Michel Simonet
Musique : Fabien Volery

Little Jazz mass, extrait

Paroles : Textes sacrés
Musique : Bob Chilcott

Interview de Michel Simonet et de Fabien Volery

 

2019 et 2022 : Concerts en collaboration avec le choeur Mon Pays

La geste des saisons, textes de Michel Simonet

1. Révolution solaire

L’été n’a pas été, Longues ondes d’ondées.

L’hiver était très vert, Averses de travers.

Le printemps bien trop blanc, Giboulées chaud devant !

L’automne monotone, Brumeux comme souvent.

Plus de pluie Que de beau.

Mais aujourd’hui Est un cadeau :

C’est le présent.

2. La glissade détendue

O vous, frères humains qui sur trottoirs tombez,

N’ayez comme la glace vos cœurs endurcis

Contre nous cantonniers qui, effectifs réduits,

Usinons du racloir et de jour et de nuit

Pour extraire, épuisés, aux filons infinis

L’or blanc à ciel ouvert des mines refroidies ;

Déblayons la congère au sort non conjuré

Avec bien peu de temps pour dormir et manger.

Une neige abondante et un froid rigoureux,

Des coupes fortes dans un budget onéreux,

Notre blanche cité se serre la ceinture.

Le travail important, l’ouvrier peu nombreux,

Le goudron incertain sous le manteau neigeux,

Et nul Père Noël pour embellie future.

 

 

3. Carnaval Bolze

Rababou

Est en cendres,

C’est à nous

De descendre

Dans la bauge

De L’Auge.

Cueillons

Les fruits

Du Charivari

De la nuit.

Balayons

Sans façons

Les-fettis…

Restons

Polis,

Même si

Je suis pris

Par l’envie

Que ça jure

Dans l’ordure.

Et voici

Des vomis !

Et le bris

De whisky

Ecossais

S’il vous plaît.

4. Christ est ressuscité !

Ronflements de la circulation, Marteau-piqueur,

Sirènes de police, Cortège de motards

Sont choristes, Unis sans partition

Et accompagnent Avec volume et épaisseur,

Sur sol mineur Mon chant de rue

A deux poumons : Romain et Byzantin,

Arabesques vocales Sous pluie verticale,

Singing in the rain, Joie majeure

En l’Octave de Pâques.

5. Euro-Mundial

Ecran géant en bord de route,

Foule folle de foot.

Match au sommet,

Everests de déchets,

Shoots à la bière

Et gobalais de supparterre.

A boire et des chansons,

Canettes en boxon,

Le kop au diapason,

Et qui donne le las

En veux-tu en voilà.

Scories de fumigènes,

Terrain de jeu et mise en scène,

Ballets de ballon rond.

Du gazon au goudron,

From macadamned ! To grass.

Techniciens de deux surfaces,

Footballeur,

Foot-balayeur.

But marqué,

But atteint.

But encaissé,

Char plein.

 

 

6. Valete

Effets secondaires des fêtes

gymnasiales

Fin de la classe, Fête aux Grand-Places.

Jeunesse se passe, L’alcool en masse

Prend dans sa nasse Toutes les races.

Les corps s’embrassent, La nuit trépasse,

Jeunesse est lasse, Bientôt s’efface

Et laisse place, Triste surface,

A l’aube efficace.

Festa sunt mihi infesta

Gestes culturels, Vastes programmes

De pays lointains, Bordures limistrophes

En mes pensées éparses Comme déchets

D’une place de fête Au petit matin.

Et ma tête Ne vaut pas mon balai A deux mains.

Tonneau Verlan

Et je m’en vais

A mon balai

Que j’emporte

Au vent mauvais,

De çà, de là,

Amassant la

Feuille morte.

7. C’est quoi ce cirque ?

Roulottes et camions Traversent la cité

Vers le lieu destiné Aux hautes prestations.

Mais le clou du spectacle, Barrissements lointains,

Vient lentement derrière.

Eléphants qui renâclent, Elégants dromadaires

A la démarche fine Sortent royaux et fiers,

Saluent de l’arrière-train Les wagons de la gare,

Paient largement de mine Et laissent en pourboire

Un cadeau de matières.

 

 8. Cortège et revendication

Le grand saint Nicolas sur l’âne Babalou

Quitte la cathédrale et s’en retourne aux cieux.

Le parvis est comblé de familles debout

Savourant ces moments et du cœur, et des yeux.

Mais la grâce s’estompe le temps d’un éclair

Orangé de couleur et de force ouvrière

Dont le bruit machiné, basique et décibels

Relaie fifres, tambours, fanfare Saint-Michel

Et stoppe la fête trop tôt. Et Babalou

Regarde d’en haut les pères fouettards jaloux

De ces bas balais qui s’activent promptement,

Au contraire des leurs, effrayant les enfants.

Saint Nicolas reviens ! Et reste encore un peu !

Parage un vin chaud et ta sagesse ancestrale.

Réconcilie la foule et l’ardeur communale,

Le temps de s’en aller ou d’occuper les lieux.