Commentaires du compositeur et liens

CRIS  DE JOIE  1986

Le « Gaudeamus » du 3ème dimanche de l’Avent, l’attente fébrile du Messie et du renouveau, est traduite de façon magistrale par Bernard le visionnaire par « Cris de joie pour le Dieu qui vient, Jerusalem au cœur de pierre »

C’est aussi la première pièce liturgique éditée par Michel Roulin, première pierre d’une longue suite de partage et de collaboration pour le répertoire de nos chœurs paroissiaux que Bernard Ducarroz  a tellement contribué à renouveler, par conviction et talent et, surtout,  par une foi inébranlable

Francis Volery

 

Ô  MA  TERRE 1984

Longue marche du peuple d’Israël dans la souffrance, les déchirements et l’incertitude vers le pays promis, « la terre où coulent le lait et le miel » et dans l’attente du Messie « cet enfant qui sera le matin » et la recherche de l’étoile qui doit nous y conduire.

Cette pièce est dédiée au chœur mixte de Rueyres-Montbrelloz, chère au cœur de Bernard Ducarroz et en particulier à Jeanne et Toby Chanex qui ont été des anges gardiens pour Pierre Huwiler, pour Bernard et Yvette et pour moi. Que de beaux moments vécus en « famille », à la Saint-Loup et chaque fois que l’on pouvait chanter ensemble, partager un repas  et relever les défis de Bernard !

Francis Volery

 

MARIE DE l’EXIL  1980

Ce chant fait partie de la suite chorale LE PAYS D’OÙ JE VIENS écrit pour « Les Fribourgeois de Genève » (La Marjolaine)  où Gérard Plancherel fait une fresque monumentale de l’âme du Fribourgeois « exilé » , avec humour, parfois en dérision ou en nostalgie un peu feinte   Il évoque Noël sous l’angle du migrant contraint par les autorités romaines de l’époque à aller se faire recenser et obligeant Marie à donner naissance à Jésus dans une étable, parce qu’il n’y avait pas de place pour les pauvres à l’hôtel  « Partir sans savoir où l’on va quand on attend son 1er enfant, subir la haine, le rejet et les complications administratives !  On retrouve les thèmes de Gérard, proches du Noël Tzigane.

Francis Volery

 

AU VENT D’ETOILES   1999

Ecrit pour La Villanelle et pour le Chœur de mon Cœur, avec une voix de soliste, et un passage à 3 voix égales, ce chant évoque la présence constante du message de Noël dans nos vies « Dans la nuit qui nous délivre, le Sauveur est là chez nous »   «La nouvelle est revenue. Le Sauveur sera, comme autrefois, un appel, un pas de plus ».

La « Crèche de Noël » revient chaque année, sous des formes différentes mais avec le même contenu : « le Messie, fragile et nu »         « des bergers l’ont reconnu sur la paille illuminée »   «tous les anges étaient venus pour chanter le nouveau-né».

Francis Volery

 

REJOUIS-TOI  2001

La joie de Noël et sa lumière rayonnent sur le monde entier, propageant la paix durable et non une trêve passagère et, surtout, la promesse d’une ère nouvelle (Madian) et une attitude positive dans les moments difficiles de la vie. C’est un chant créé pour tout le « temps de Noël » (de la Nativité à la Fête des Rois).

Francis Volery

 

ENFANT  NOUVELLE  ETOILE  2004

C’est une commande de Michel Roulin, ami et fidèle éditeur.  Michel quitte la direction du Chœur du Collège de St-Maurice et demande à ses amis compositeurs d’écrire un chant.  Le concert d’au-revoir sera composé de toutes les pièces inédites composées à sa demande. Les thèmes de Bernard Ducarroz seront « la paix, la joie de vivre ensemble, le besoin d’évasion, de la découverte d’autrui…et le retour chez soi, enrichi de tout ce vécu nouveau et partagé…

Francis Volery

 

DANSE  DES  BERGERS 1970

Fait partie des tout premiers chants écrits pour les enfants   -recueils PAPAPOMPOM- avec Gérard Plancherel (1970). La version pour chœur mixte a été réalisée et éditée beaucoup plus tard (2007) Ce chant a traversé les générations d’enfants grâce aux enregistrements -avec play-back sur les petits 45 tours en  vynils que les enseignants s’arrachaient !

Francis Volery

 

NOËL A NOUVEAU SUR LA TERRE  2001

Ecrit pour le Chœur de mon Cœur à l’occasion d’une Messe de Minuit radiodiffusée (2001) et célébrée par mon ami le Frère  Bernard Bonvin, cette pièce rappelle le message fondamental de Noël : la paix, l’accueil des migrants, des nomades et des isolés avec,  comme décor,  celui des bergers, des rois mages, de l’étoile qui guide vers l’enfant sauveur les gens simples et en errance.

Francis Volery

 

Ô TOI LA VIERGE MERE      Une partition jamais chantée !   1986 et 2020 !

Mario Marchello avait deux passions : Les pèlerinages à San Damiano et le destin de la Reine Berthe ! Il aurait aimé créer un oratorio liant ces deux thèmes, mais le projet est resté dans ses tiroirs !!  Il avait demandé à Bernard Ducarroz d’écrire le texte d’une « prière de la Reine Berthe à Marie pour qu’elle exauce son vœu de revoir son fils de 10 ans  exilé en Souabe, le futur roi Conrad Ier de Bourgogne (devenu Conrad III de Souabe, frère de la Reine Adelaïde !!)

Cette « prière douloureuse » est ce qui reste du projet !  La Reine chante en solo, faisant aussi référence à la douleur de Marie devant son fils crucifié par l’ingratitude du peuple israëlite. Elle est accompagnée par 4 voix d’hommes.  A la demande de Fabien, j’ai revu la partition…et Chorège en donne une version inédite…et « historique » !

Francis Volery

 

MARIE  DE GALILEE     1987

Bernard Ducarroz écrit ce texte magnifique et très sensible alors qu’il « veille » sa maman à l’agonie, une mère admirable, terrienne, profondément croyante et courageuse qui perd son mari très tôt, lui laissant la lourde tâche d’élever et d’éduquer ses enfants, de conduire le domaine.  Elle épouse le frère de son mari qui sera pour elle un soutien exceptionnel.

On retrouve dans ce texte les valeurs familiales et chrétiennes, la dévotion à Marie, la foi inébranlable   «Tu es l’humble servante, la fleur en nos jardins »   «Quand nous serons au tout dernier voyage, tu seras là pour nous accompagner »  On ne sait jamais si Bernard s’adresse à Marie ou à sa maman.

Francis Volery

L’héritage d’un enseignant et poète

Un livre retrace la trajectoire du poète Bernard Ducarroz, auquel on rendra hommage ce week-end à Payerne

Sébastien Galliker

Disparu en 2014, Bernard Ducarroz a écrit plus de 500 titres du répertoire romand et collaboré avec vingt-cinq compositeurs.Disparu en 2014, Bernard Ducarroz a écrit plus de 500 titres du répertoire romand et collaboré avec vingt-cinq compositeurs.

PHILIPPE MAEDER

«En 2011, pour les 70 ans de Bernard, Pierre Huwiler avait déjà lancé l’idée de consacrer un livre à son œuvre. Mais il était tellement humble qu’il avait alors noyé le poisson.» Ancien collègue enseignant de Bernard Ducarroz, Gilles Baeriswyl a joué le rôle de cheville ouvrière d’un livre hommage sur le poète broyard, disparu en septembre 2014. Alors que les sixièmes Rencontres chorales de la Broye seront aussi centrées sur la trajectoire de l’enfant de Montbrelloz, ce week-end à Payerne (lire ci-contre), l’ouvrage sort de presse, ce vendredi 22 septembre.

Directeur et organiste du Chœur mixte de Rueyres-Montbrelloz durant plus d’un demi-siècle, le chansonnier a été l’un des fondateurs de ces rencontres, dont la première édition a eu lieu en 1978. A une époque où la Broye ne se voyait pas encore intercantonale. «Bernard Ducarroz a écrit plus de 500 titres et collaboré avec vingt-cinq compositeurs romands», rappelait le compositeur Pierre Huwiler en mai dernier, lors de la présentation du projet.

Outre son parcours musical, le livre, abondamment illustré, insiste sur la richesse pédagogique de l’enseignement du chansonnier. Parmi sept témoignages, celui d’Huguette Baumann Nemitz, ancienne élève, raconte ainsi comment l’école primaire est devenue passionnante après une première année sous la férule d’un «roille gosse»: «Après la classe, les cours terminés, nous ne rentrons pas tout de suite à la maison. Assis sur les pupitres, tous les enfants intéressés restent et écoutent Bernard nous raconter l’Histoire (…) Durant les jours de congé, le samedi, on s’installe au jardin pour s’essayer à la peinture à l’huile sur grands formats.»

Né en 1941 à Montbrelloz, dans la Broye fribourgeoise, le chef de chœur a été régent à Rueyres-les-Prés et professeur du cycle d’orientation (CO) de la Broye (ndlr: école secondaire) à Estavayer-le-Lac. Décédé il y a trois ans, le poète a œuvré pour le répertoire romand, tant religieux que profane. Il a notamment tissé une relation toute particulière avec deux compositeurs de la Broye fribourgeoise, Pierre Huwiler et Francis Volery. Avec le premier, il s’est fait connaître en 1980 en brillant au concours «L’Etoile d’or» de la TSR, avec Noël, c’est un enfant. Le voleur aux mille roses, L’oiseau bleu, Jéricho ou encore Grain de folie, grande création de la Fête du blé et du pain à Echallens en 2008, sont aussi de sa plume. Tout comme les compositions Te Deum, Benolo ou Failloubaz lors des Rencontres chorales de la Broye.

Bien entendu, Pierre Huwiler et Francis Volery font notamment partie des auteurs du livre intitulé Bernard Ducarroz, Avec les mots du cœur. Ancien conseiller d’Etat fribourgeois et ami du poète, Pascal Corminboeuf a aussi pris la plume. Tout comme plusieurs personnes de la famille du défunt: son frère Claude, prêtre et prévôt de la cathédrale de Fribourg, son épouse Yvette ou sa fille Anne. Un livre à dévorer, pour le bonheur de tous.

Bernard Ducarroz, Avec les mots du cœur 280 pages, aux Editions Cabédita, 39 fr.

 

A NOUTHRA DONA  1985

Pierre Robadey, instituteur et chef de chœur a été l’un des 1ers chefs gruériens à s’intéresser à ma musique et à la promouvoir. Il m’a envoyé ce texte de Cécile Lanthmann que je n’ai jamais rencontrée.  Le patois a bercé mon enfance mais c’est la première pièce que j’ai écrite dans cette langue merveilleuse et sensible ; je l’ai donc dédiée à Pierre Robadey.

Avec un solo soprano au 1er couplet, un sol de ténor ; au 2ème, un duo sop-ténor, c’est un chant à la

 Vierge Marie… mais aussi un chant de mariage… Créé par la Villanelle (solo de J-Pierre Delley et d’Annelyse Volery) ce chant n’est pas connu, éclipsé sans doute par Nouthra Dona di Maortse (J.Bovet) ou Nouthra Dona dè Levi (G.Aeby) auxquels il fait référence dans la démarche et dans le caractère.  Fabien lui redonne une place dans le répertoire folklorico-religeux du canton.

Francis Volery

 

MERVEILLE EN TOI MARIE 1982

C’était un vœu de Claude Brasey, alors instituteur à Cugy et directeur du grand chœur de Châbles-Font , de présenter un chant nouveau aux 2èmes Rencontres de la Broye à Domdidier en 1984. Chaque chorale participante chantait un chant individuel en début de concert avant les 2 grandes suites de Pierre Huwiler (le Voleur aux mille Roses) et de votre serviteur (les Chaînes et le Roseau) sur les textes et le scénario de Bernard Ducarroz.  Cette habitude a été abandonnée lors des rencontres suivantes -le concert devenant ingérable dans sa longueur vu le nombre imposant des chorales inscrites !!

Claude m’a demandé d’écrire ce chant dédié à Marie.  Il a 2 particularités : il commence par une phrase à 3 voix de dames et sa dernière phrase comprend une double suite de quintes parallèles (entre les voix de dames et entre les voix d’hommes). Les 5tes parallèles sont prohibées dans la musique chorale traditionnelle !! Innovation ou provocation ?  L’effet produit  ne manque pas d’intérêt…à condition que les quintes soient voulues !

Francis Volery

 

NUIT DE NOËL 1980

Ecrit pour les enfants et les ados du CO de la Broye, ce chant crée le décor et l’ambiance priante de la nuit de Noël avec tous les espoirs que suscite la venue du Sauveur, enfant de Galilée.

La version à 4 voix (1985) dédiée au Chœur du Collège de St-Maurice, fait partie du répertoire d’un nombre important de chorales de Suisse Romande, mais est aussi très connu dans tous les pays francophones.

Les versions à voix égales et à 4 voix mixtes étant superposables, cette pièce est souvent choisie comme chant d’ensemble dans les rassemblements et concerts de Noël.

Francis Volery

 

NOËl TZIGANE ETOILE D’OR  1980 finale fribourgeoise

C’est sans doute une démarche musicale inclassable dont je ne comprendrai jamais l’impact, l’émotion qu’elle a suscitée et suscite encore… Sa genèse aussi n’est pas banale !!

Ecrit en plein mois de juillet !      Le texte original de Gérard Plancherel était au moins 4 x plus long…et aurait pu devenir…un oratorio !  C’est un grand récit à séquences, décrivant la réunion festive d’une tribu de gens du voyage autour d’un grand feu de Noël :   La première séquence est un récitatif de soliste sous les rafales d’un vent glacé ;   la « reine des gitans » (la mamma) fait alors une complainte et la suite du récit se poursuit avec les femmes (évocation de la naissance du Christ dans un décor de misère « A l’abri des jets de pierres… »)    S’élève alors le chant d’espérance de toute la communauté « Un jour viendra où toutes les étoiles »   suivi d’une danse en accelerando…et le chant d’espérance conclue cette « liturgie »   Il a été très difficile de demander à Gérard de raccourcir le texte !  J’ai dû remplacer certains passages du texte par de la musique qui faisait avancer le récit (solo de la « reine » et aussi le texte des femmes évoquant le récit de Noël). Gérard m’a dit : « ça ne veut plus rien dire »,…. mais il avait tort et l’a reconnu !

Le plus important et le plus émouvant pour moi : en l’écrivant, dans ma tête, je pensais tout le temps à Bernard Chenaux et mon vœu était de lui dédicacer la pièce ! Je n’ai pas eu besoin de le faire puisque c’est lui qui l’a créée avec le merveilleux « Chœur de la Glâne » (son chœur-fétiche) et qui en a donné une interprétation magistrale, ayant parfaitement compris et assumé la démarche !  Quel cadeau !!  La difficulté du Noël Tzigane n’est pas dans les notes ou les harmonies qui l’habillent mais bien dans le souffle, les élans le poids et l’âme qu’on lui donne !

Dès sa première diffusion, j’ai reçu des témoignages spontanés et émouvants : Jean Balissat (qui ne me connaissait pas alors) Jean Mamie, Eric Tappy, Jean Daetwiler, Eric Bauer, Jean-Louis Roy (réalisateur, qui est devenu un ami) Charles Jauquier… et André Ducret qui, le soir de la Finale qu’il avait gagnée avec « Noël à danser » me téléphone pour me dire :  « Je mentirais si je te disais que je ne suis pas content d’avoir gagné…mais ton « Noël  Tzigane »  aurait dû s’imposer, c’est un bijou » André n’était pas un spécialiste de la « brosse à reluire » !  Je n’oublierai pas tous les témoignages spontanés de non-professionnels, émus et reconnaissants

L’effet est toujours le même et agit sur tous les choristes, en particulier ceux de la génération actuelle…et cela me remplit le cœur d’une joie profonde.  Merci à Fabien de lui donner cette dimension par son solo admirable (comme l’a fait aussi Simon Ruffieux avec le Chœur St-Michel et bien d’autres !

Pardonnez-moi si j’insiste sur cette pièce devenue ma « carte de visite » dans le milieu choral.  Cela me touche vraiment…Merci Chorège et merci Fabien !

Francis Volery

Article du site de la Fédération fribourgeoise des chorales
Noël tzigane, Francis Volery
 
Cette œuvre de Francis est aussi indispensable au temps de l’Avent que l’est la crème sur les meringues. Ce chant composé pour le concours l’Etoile d’or connait une belle carrière et s’impose comme l’un des classiques parmi les chants de Noël. Les paroles sont de Gérard Plancherel. 
 
Francis Volery peut être tour à tour choriste, chef de chœur, compositeur, expert et il a été membre d’a peu près toutes les associations chorales fribourgeoises. Il a été aussi la cheville ouvrière d’une multitude de concerts et de grands rassemblements musicaux, pour lesquels son entregent à fait merveille. Son catalogue comprend quelque 400 œuvres et de nombreuses perles.
 

 

 

illustration
 
Ils sont en cercles les nomades…